Restauration en cours : La reprise de déchirure et le traitement du support du Portrait de femme (Ecole française 18e)

Renvoyons au message du 16 février 2009 pour la description du tableau dont il est question : un très joli portrait peint à l'huile sur toile sur un châssis oval souffrant d'une amorce de soulèvement généralisé et d'une déchirure ;



L'oeuvre a été protégée sur tout la surface en posant un papier fin provisoire (papier japonais) à la colle de pâte (mélange de colle de peau, de farines et de mucillage de graines de lin qui est utilisé comme adhésif de rentoilage : ce mélange permet d'obtenir un pouvoir collant tout en restant souple grâce à l'amidon contenu dans les farines et peu pénétrant) ; cette colle de pâte est diluée à l'eau pour poser la protection : celle-ci protège l'oeuvre pendant toutes les opérations qui vont suivre, notamment les écailles chevauchantes et la zone de la déchirure.


Une fois protégée, l'œuvre peut être démontée du châssis (il ne s’agit pas du châssis d’origine et celui-ci est très fragile : ses assemblages sont non jointifs et non alignés, la toile n’est plus maintenue sur le châssis que par quelques points d’accroches) : ce châssis sera remplacé par un nouveau support plus performant.

Nous avons nettoyé le revers de l’œuvre et mis à plat les déformations importantes en travaillant au revers de la toile (la toile est maintenue sur un plan de travail par des agrafes). Un apport contrôlé d’humidité couplé à l’action de la pression a été nécessaire pour résorber les déformations.

La déchirure a été remise dans le plan, les extrémités des fils ont été collés puis renforcés par des fils fins (adhésif vinylique VR200). Un tissage de renfort a été ensuite réalisé pour consolider le revers de la déchirure.


L’œuvre est été mise en extension provisoire pour parfaire la remise dans le plan : cette mise en extension a nécessité de collage périphérique d’un tissu non-tissé polyester fin (Résine acrylique Plextol B500 épaissie) tendu sur bâti provisoire : la protection provisoire de la face pourra être démontée (en cours) pour travailler à plat sur la couche picturale : l’objectif du travail actuel est d’alléger le vernis très épais qui bloque les écailles qui se chevauchent et s’enchevêtrent dans la résine.